Marseille, le 20/06/2024
En prévision des vagues de chaleur attendues en région Provence-Alpes-Côte d’Azur, il est important de respecter les recommandations sanitaires pour se protéger.
La canicule ou les fortes chaleurs peuvent avoir des effets importants sur la santé pour chacun d’entre nous, et particulièrement chez les personnes les plus vulnérables (personnes âgées, isolées, en situation de handicap, de précarité ou sans abri, avec des pathologies préexistantes, femmes enceintes, jeunes enfants, travailleurs en extérieur…).
Les impacts sur la santé peuvent survenir dès les premiers jours de chaleur.
Il faut se préparer AVANT les premiers signes de souffrance corporelle, même si ces signes paraissent insignifiants notamment pour les personnes les plus à risques.
Pendant les fortes chaleurs :
restez au frais (chez vous ou dans un lieu rafraîchi) ;
buvez de l’eau très régulièrement (sans attendre d’avoir soif) ;
mouillez-vous le corps (brumisateurs, douches régulières, …) ;
dans la journée, fermez les volets et fenêtres exposés au soleil, dès que les températures diminuent le soir et la nuit, ouvrez en grand et favorisez autant que possible les courants d’air ;
évitez les sorties aux heures les plus chaudes ;
évitez les activités physiques intenses ;
mangez frais, équilibré et en quantité suffisante ;
assurez-vous de la bonne conservation de vos médicaments (à l’abri du soleil et de la chaleur) ;
évitez l’alcool ;
en cas de malaise, appelez le 15
Contact presse Tél : 04 13 55 83 70 – Mél : [email protected]
Pour en savoir plus sur les recommandations en cas de vagues de chaleur
Prendre des nouvelles de ses proches
Les fortes chaleurs sont particulièrement dangereuses pour les personnes les plus fragiles ou isolées. Il est donc important de rester vigilant : pensez à prendre régulièrement de leurs nouvelles et à vous assurer qu’elles disposent de tout ce dont elles ont besoin pour se protéger.
Vigilance pollution
La situation météorologique accentue les phénomènes de pollution de l’air en région Paca.
Pour suivre l’évolution dans chaque département, rendez-vous sur le site d’Atmosud :
https://www.atmosud.org/episodes-de-pollution
Quand parle-t-on de canicule ? Le saviez-vous ?
Une vague de chaleur désigne une période au cours de laquelle les températures peuvent entraîner un risque sanitaire pour la population. L’intensité d’une vague de chaleur est mesurée par un indice biométéorologique (IBM) calculé en moyennant les températures maximales et minimales sur trois jours. La période de veille pour le risque vagues de chaleur s’étend du 1er juin au 15 septembre. Cette période peut être avancée ou prolongée de quelques jours si les conditions météorologiques l’exigent.
Pour en savoir plus sur la gestion sanitaire des vagues de chaleur
Annexe
Les impacts sanitaires des vagues de chaleur
1. Les effets sanitaires directs
Lorsqu’il est exposé à la chaleur, le corps humain active des mécanismes de thermorégulation qui lui permettent de compenser l’augmentation de la température. Quand ces mécanismes sont débordés, des pathologies liées à l’exposition à la chaleur se manifestent : insolation, crampes, déshydratation, coup de chaleur, voire décès.
A côté des risques de coup de chaleur ou de déshydratation qui sont les plus connus, l’hyponatrémie représente une complication grave souvent méconnue : il s’agit d’une diminution de la concentration de sel dans le sang, qui peut résulter d’un apport excessif d’eau par rapport au sodium (sel), ou d’un excès de perte de sel par rapport à l’élimination en eau. Elle peut être favorisée par l’âge, certaines maladies chroniques et certains traitements médicamenteux.
Par ailleurs, en cas de vague de chaleur, certains médicaments sont susceptibles d’aggraver un syndrome d’épuisement-déshydratation ou un coup de chaleur. Pour autant, l’adaptation d’un traitement médicamenteux en cours doit être considérée au cas par cas par le professionnel de santé1
.Enfin, l’exposition à des températures élevées peut aussi avoir une incidence sur la conservation des médicaments, particulièrement ceux nécessitant des précautions particulières de stockage et de conservation.
L’apparition des effets sanitaires liés à la chaleur ne se limite pas aux phénomènes extrêmes mais est constatée dès la survenue d’un pic de chaleur correspondant au niveau de vigilance météorologique jaune.
Ils se manifestent en première instance chez certaines populations, qui sont plus vulnérables à la chaleur.
Il s’agit :
- des personnes fragiles : personnes dont l’état de santé, l’évènement de vie, ou l’âge les rend plus à risque :
o personnes âgées,
o femmes enceintes,
o enfants en bas âge (moins de 6 ans),
o personnes souffrant de maladies chroniques,
o personnes prenant certains médicaments qui peuvent majorer les effets de la chaleur ou gêner l’adaptation de l’organisme,
o personnes en situation de handicap.
- des populations surexposées : personnes dont les conditions de vie ou de travail, le comportement ou l’environnement les rend plus à risque :
o personnes précaires, sans abri,
o personnes vivant en squats, bidonvilles, campements, ou aires d’accueil non
équipées,
o personnes vivant dans des conditions d’isolement,
o personnes vivant dans des logements mal isolés thermiquement,
o personnes vivant en milieu urbain dense, à fortiori lorsqu’il y existe des ilots de
chaleur,
o travailleurs exposés à la chaleur, à l’extérieur ou dans une ambiance chaude à
l’intérieur,
o sportifs, notamment de plein air, ou en espaces clos et fermés mal ventilés ou non
climatisés, dont les efforts physiques intenses et prolongés les rendent vulnérables à
la chaleur,
o populations exposées à des épisodes de pollution de l’air ambiant,
o détenus.
Cependant, plus l’intensité de la chaleur va augmenter et plus la part de la population éprouvant des difficultés à maintenir une thermorégulation efficace va augmenter : c’est l’ensemble de la population, même jeune et en bonne santé, qui va être concernée lorsque la température va augmenter et que des canicules voire des canicules extrêmes vont se produire.
Les conséquences sanitaires d’une exposition à la chaleur se mesurent donc non seulement par l’augmentation du recours aux soins d’urgence pendant les vagues de chaleur pour pathologies liées à la chaleur, mais également par une augmentation très rapide de la mortalité, observée dès l’exposition.
2. Les effets sanitaires indirects
L’augmentation de température a pour corollaire une augmentation des risques sanitaires indirects tels que :
– Risques de noyades : en France, les noyades accidentelles sont responsables chaque année d’environ 1 000 décès, dont environ 400 pendant la période estivale, ce qui en fait la première cause de mortalité par accident de la vie courante chez les moins de 25 ans.
L’enquête NOYADES, réalisée tous les 3 ans pendant l’été par Santé publique France, montre que le nombre quotidien de noyades accidentelles varie selon la température, avec davantage de noyades pendant les périodes de fortes chaleurs.
Durant l’été 2018, classé par Météo France comme le deuxième été le plus chaud depuis 1900, le nombre de noyades accidentelles estivales recensées par l’enquête NOYADES a été le plus important de l’ensemble des enquêtes, même si ces noyades ont été moins fréquemment suivies de décès. Ainsi, 1 649 noyades accidentelles estivales ont été observées en 2018 contre une moyenne de 1 232 pour les six précédentes enquêtes de 2003 à 2015.
Au plus fort de la canicule de 2018, les effets cumulés liés aux jours et à la température ont produit un pic de 89 noyades observées le premier week-end d’août (5-6 août).
Dans le même sens, lors de la période de canicule du 6 au 13 août 2020, la surveillance des passages aux urgences via le réseau OSCOUR® montre une hausse des passages aux urgences pour noyades de 22 % par rapport à la même période de 2018 et 2019.
– Augmentation des maladies respiratoires ou cardio-vasculaires liées à la pollution atmosphérique, dont l’ozone : les températures élevées favorisent la production d’ozone, et ce polluant est particulièrement présent en été. Les concentrations d’ozone sont ainsi plus importantes lors des journées chaudes et ensoleillées. Des études menées dans 18 villes françaises ont montré que le risque de décès associé à l’ozone et aux particules fines était plus important les jours chauds.
Il y a ainsi une synergie entre les effets négatifs des polluants et la température.